(hyo jeong) Pour ma défense je n'ai pas volé les clés !

 

Beaucoup d’entre vous diriez que je suis complètement fou voire même inconscient, mais moi j’aurais plutôt tendance à dire que je suis simplement désespéré. Mes parents ont fermé à clé ma salle de danse … Enfin mon grenier, mais vous voyez même s’il était dégueulasse et que je vivais limite en colocation avec une araignée je l’aimais bien ce grenier. Enfin pas l’araignée, bon ok disons que tant qu’elle restait loin de moi tout allé bien, enfin jusqu’au jour où elle a voulu me faire coucou … La suite je vais éviter d’en parler j’en fais encore des cauchemars. Enfin revenons à nos moutons, le grenier c’était le seul endroit de la maison où je pouvais m’entrainer sans craindre mes parents, non vraiment. C’était le seul endroit où je pouvais danser parce que connaissant ma peur, enfin mon dégoût des araignées lorsqu’elles sont trop proche de mon visage, ils n’auraient jamais pensé me retrouver là, mais je ne sais pas par quel moyen ils l’ont découvert. J’ai retrouvé un beau jour le grenier fermé à clé, celle-ci étant enfermé à double tour dans le tiroir du bureau de mon père et j’ai eu beau tirer dessus, tenter de le faire sauter ou de le bruler je n’ai jamais réussis à le faire ! Et pire encore, en plus de m’avoir refusé l’accès à mon grenier ils avaient jeté toutes mes affaires de danse … Absolument tout. J’ai du dire adieu à mon poste, à mes vêtements, à mes cd aussi (fort heureusement les trois quart de ma collection avait été caché quelques mois auparavant sous mon matelas), ils m’avaient tout pris en prétextant faire ça pour mon bien. Honnêtement je sais qu’ils détestent me voir danser, et pire encore me savoir étudiant dans cette école de singes dansants comme ils savent si bien le dire. Et je crois qu’ils n’avaient toujours pas digéré le fait que grand-père m’avait légué tout son argent à sa mort, afin de payer mes études de danse et briller sur scène … C’était ce qu’il m’avait dit avant de mourir, qu’il voulait me voir heureux sur scène de là où il serait, et même si je ne finissais pas danseur il voulait que je continu à danser, juste pour moi s’il le fallait … Alors, vous comprenez pourquoi je suis dans la salle de danse de mon université à approximativement vingt-heure passée, parce que c’est l’heure où plus personne ne traîne ici … Parce que chez moi c’est la guerre et que je dois apprendre cette foutu chorégraphie pour cet idiot de prof. Ainsi, le poste de la salle allumée et la musique lancée je m’étais mis à répéter mes pas un par un, recommençant à de nombreuses reprises. J’étais tant absorbé par mon travail certainement calamiteux que je n’avais pas entendu la porte s’ouvrir … Jusqu’à ce que j’entende sa voix et que sous la peur je me fige, n’osant même pas me retourner. Je vais mourir. Il va me tuer. Putain Hae Yeon pardonne moi de ne pas t’avoir nourri plus encore, je suis désolé, je t’avais promis un milkshake et je vais crever avant. Désolé, désolé, pardonne-moi ! « Seon…Seonsaengnim… » commençais-je en déglutissant nerveusement à la vue de son reflet dans le miroir … Je suis foutu.

Le cœur battant à toute allure j’observe le reflet de mon cher professeur à travers le miroir, mes yeux s’écarquillant de peur à la simple image qu’il renvoi. Oui, il me fait peur terriblement peur et sous ses mots je déglutis nerveusement secouant légèrement la tête. « Non … Je … Entrainement. Je voulais juste poursuivre mon entrainement. » lui expliquais-je en n’osant toujours pas me retourner pour lui faire face. « Je peux tout vous expliquer monsieur ! » m’écriais-je avant de très vite me taire, fronçant les sourcils à ses mots, comment ça mes mouvements sont catastrophiques !? Me demandais-je avant de baisser honteusement les yeux … Il avait raison, ça fait bien une heure que je bosse dessus et peu importe ce que je fais je n’arrive toujours pas à assimiler ces pas. Je sens d’ores et déjà ma gorge se nouer, et les larmes me monter aux yeux lorsque le jeune homme prend à nouveau la parole, me surprenant. Je redresse alors mes yeux vers le miroir remarquant qu’il avait abandonné sa veste au sol et qu’il s’était approché. « Co…Comment pouvez-vous en être si sûr ? Je suis minable … » murmurais-je en évitant à nouveau son regard avant qu’un faible sourire ne se dessine sur mes lèvres. « Je pense que je n’ai pas le choix pas vrai ? » demandais-je avant de mordre ma lèvre et de me concentrer à nouveau sur la musique, attendant patiemment de retomber sur le bon tempo avant de reprendre ma chorégraphie là où je l’avais abandonné, tentant d’oublier la présence de mon professeur scrutant mes moindres mouvements.

Lorsque la voix de monsieur Bang s’élève à nouveau dans la pièce je sens mon cœur venir se serrer dans ma poitrine. Je déteste tellement qu’il me dise de telles choses, comme-ci … Comme-ci je le faisais exprès de me sentir si nul face à lui, après tout il est parfait, il est beau, il est intelligent, il sait superbement bien danser, il a réussit dans sa vie et moi, que suis-je donc à ses côtés ? Un minable qui n’est même pas capable de rendre ses parents fiers, un garçon qui n’arrive pas à se faire confiance, qui panique à la moindre connerie, qui n’arrive pas à parler aux autres, à s’intégrer … Ouais, je suis minable. « Je suis désolé … » murmurais-je alors en baissant à nouveau les yeux avant de sentir mon cœur rater un battement sous ses mots, comment les autres pourraient y croire, si je n’y crois pas moi-même ? « Je ne sais pas. » répondis-je alors un peu trop froidement.

Finalement je me reconcentre à nouveau sur la musique s’élevant du poste radio, avant de me remettre à danser tentant bien que mal d’oublier la présence de mon professeur non loin de moi. Mais soudainement il me fait signe d’arrêter et je sens mon cœur s’emballer sous la peur tandis que je stoppe mes mouvements pour me tourner vers lui. « De concentration ? » lui demandais-je légèrement surpris, je suis concentré vraiment ! La musique s’arrête alors et cette fois-ci je sens la panique m’envahir, je déteste ça, je déteste devoir lui parler seul à seul … Sans musique. C’est flippant, j’ai l’impression d’être complètement mis à nu maintenant. Finalement il m’explique ce qui ne va pas avec moi et j’hoche timidement la tête, confirmant ses dires, c’est vrai … Je n’arrive pas à allier mes pas au haut de mon corps, jene savais pas que ce défaut était si voyant. Mon professeur quitte alors sa place et je fronce légèrement les sourcils, curieux, il vient alors se poster à mes côtés avant de me demander de me rappeler de notre dernière routine, et doucement les souvenirs refont surface.  Mais soudainement il me demande de danser avec lui et j’écarquille les yeux, visiblement plus nerveux qu’auparavant. Je vais me taper la honte je le sens … Pensais-je avant d’accepter son choix, mon regard rencontre alors le sien à travers le miroir et j’attends qu’il commence à compter pour suivre ses pas, fort heureusement il marche une légère pause entre chaque pas et je ne me débrouille pas trop mal … Jusqu’à ce que je rate misérablement un pas, mon visage virant au blanc tandis que je reprends ma position sans rien dire pour recommencer à suivre mon professeur.

Honnêtement je regrette déjà de lui avoir répondu de la sorte, surtout lorsque son regard se fait plus noir qu’auparavant. Si ses yeux étaient capables de tuer je crois bien que je serais mort des centaines de fois, si ce n’est pas plus. Finalement je viens mordiller à nouveau ma lèvre avant de me remettre à danser, mais très vite il m’interrompt me proposant, ou plutôt m’ordonnant de danser avec lui. En toute honnêteté cette idée ne me plaît pas, elle me fait même terriblement peur, pourtant je ne dis rien acquiesçant simplement avant de me mettre à suivre ses mouvements. Un à un il décompose les mouvements et au tout début je m’en sors parfaitement, du moins jusqu’à ce que je ne vienne m’emmêler les pinceaux et en l’entendant grogner je sens les muscles de mon corps se tendre un peu plus. Ce mec me fait peur, non vraiment, il me terrifie. Je ne sais pas pourquoi mais la simple idée d’avoir raté un pas me fout la boule au ventre et je m’empresse de reprendre la chorégraphie comme si de rien n’était. Du moins jusqu’à ce qu’il ne s’approche de moi, et ne vienne déposer sa main sur mon bras sans prévenir. Je sursaute alors en le sentant si proche de moi et il lui serait très facilement de sentir tous mes muscles se durcir et se tendre sous ses doigts. Qu’est-ce qu’il fout sérieux ? Il ne pouvait pas me prévenir ? Me dis-je avant de venir mordre furieusement ma lèvre inférieure lorsque sa deuxième main glisse sur ma taille. Je déteste ça, je ne me sens pas à l’aise, oui c’est ça. Je déteste qu’on me touche et malgré le fait qu’il fasse ça pour m’aider je ne peux m’empêcher de me sentir extrêmement gêné. Finalement il se recule et je me remets alors à danser, soupirant de bonheur à la sensation d’avoir retrouvé toute ma mobilité. Je ne peux m’empêcher de sourire idiotement en l’entendant m’encourager et je continue à m’entrainer tandis que lui part s’hydrater. Sentant son regard sur moi je me tourne vers lui et finalement arrête mes mouvements, pour afficher un sourire , pour afficher un sourire gêné à sa question. Je passe alors ma main dans ma nuque, la caressant nerveusement avant de murmurer tristement « Mes parents … Ils ont condamné ma salle de danse. » lui avouais-je alors avant d’afficher un sourire gêné à l’idée de lui avouer que j’avais légèrement emprunté ses clés pour en faire un double. « Hum ... J’ai demandé les clés ? » lui dis-je, ma réponse ressemblant plus à une question qu’à autre chose.  

C’est plus fort que moi, vraiment. À peine eut-il posé ses mains sur mon corps que je me suis tendu comme jamais, mon cœur s’est brusquement accéléré et ma respiration quant à elle devenue plus hiératique. Vraiment il me fait peur, c’est pour ça. C’est pour ça que je réagis comme ça, que mon corps réagit comme ça. Oui c’est obligé que la peur qu’il m’inspire soit à l’origine de mon mal aise, parce qu’après tout je ne suis pas gay … Pas vrai ? Enfin, j’aime les filles vraiment, elles me mettent juste mal à l’aise, mais ne pas être sortie avec l’une d’entre elles ne veut pas dire que j’aime les hommes pas vrai . D’ailleurs rapidement la discussion que j’ai eue avec Sun Dae me revient en mémoire et je la chasse d’un mouvement de tête, tandis qu’au même moment les mains de mon prof quittent mon cœur. Je suis vraiment con, bien sûr que je ne suis pas gay, pourquoi je m’inquiète pour ce genre de chose sérieusement ? Allé Min Jae concentres-toi sur ta chorégraphie et chasse ces idées débiles de ton cerveau, oui fait ça. Je recommence alors à m’entraîner avant de subitement m’arrêter sous la question que mon professeur me pose. Immédiatement je déglutis nerveusement avant d’expliquer la raison de ma venue, mais il ne semble pas s’en préoccupé, me demandant plutôt comment j’ai pu obtenir les clés. Inquiet je viens pincer ma lèvre inférieure entre mes dents avant de venir caresser ma nuque dans un geste purement déstressant. « Oui, monsieur. J’ai demandé les clés. » lui dis-je alors avec un peu plus de confiance, avec de la chance il me croira … Ok je n’ai jamais rien dit, il ne me croit pas. Et lorsqu’il sort les doubles de sa poche je me sens perdre pied, alors je baisse la tête commençant à jouer avec mes doigts avant de prendre la parole. « Je … Comment dire … » murmurais-je avant de laisser s’échapper un rire nerveux de mes lèvres « Je vous ai légèrement emprunté vos clés pour en faire des doubles ? Je … Je savais que vous en aviez une copie alors … Pendant votre pause je … Je ne suis pas un voleur monsieur elles … Elles étaient à terre, vous les aviez fait tomber de votre poche alors … Je voulais vous les rapporter mais … C’était plus fort que moi, je voulais … Je voulais tellement pouvoir m’entraîner à nouveau que je n’ai pas réfléchi. Pardonnez-moi. » lui demandais-je difficilement tandis qu’entre-temps je m’étais mis à pleurer, alors à la fin de mon explication je viens me courber en signe d’excuse ne cessant de murmurer que j’étais terriblement désolé. Vraiment désolé.

Après avoir déblatéré un stupide mensonge j’avais eu espoir de me sortir de cette embrouille, mais visiblement mon professeur n’était pas aussi con que ça et il ne tarde pas à me demander de cracher le morceau. Au début nerveux je me mets à rire, tentant de lui expliquer la drôle de situation qui m’avait conduit jusqu’à cette salle, mais très vite ma peur et ma culpabilité me rattrapent  et peu à peu je perds pied, me remettant une fois de plus à pleurer. Tandis que je me courbe en signe de pardon je l’entends soupirer, et sa voix m’heurte en plein cœur. Je me redresse alors tentant d’essuyer les larmes sur mes joues avant de secouer la tête « No… Non, c’est pas ce que je … » commençais-je avant de baisser à nouveau les yeux, je suis si pathétique. Soudainement une main entre dans mon champ de vision et intrigué je fronce les sourcils avant de comprendre sa demande, et honteusement je lui tourne le dos pour aller chercher les clés dans mon manteau avant de les lui rendre et non sans avoir longuement hésité. À peine celles-ci eussent-elles rejoint son propriétaire que je sens mon cœur se serrer à nouveau, tout était fini … Je n’allais plus pouvoir m’entraîner dorénavant, pensais-je avant de murmurer à nouveau « Je sais que cet acte était risqué et irréfléchi. Je suis tellement désolé. » avouais-je avant de mordre ma lèvre inférieure sous ses mots, je n’avais définitivement pas pensé aux répercussions que mes actes auraient pu avoir et maintenant je me sens véritablement honteux. « C’est pas ce que je voulais monsieur je … Je ne savais pas que je pourrais vous causer du tort. » annonçais-je avant d’hocher la tête lorsqu’il me parle de sanction, après tout je l’ai bien mérité. Mais soudainement mon cœur rate plusieurs battements et mes yeux s’écarquillent sous ses mots. Il n’était pas sérieux pas vrai !? Non … C’était impossible. Il ne pouvait pas me faire ça, il ne peut pas me faire ça, pas maintenant. Paniqué je viens alors m’accrocher à son bras avec désespoir mon mon regard se voilant de multiples émotions, un voile floue présageant des larmes se forme sur mes yeux et finalement je murmure. « Ne me faîtes pas ça, je vous en prie. » le suppliais-je avant que mes membres ne se mettent à trembler et que je ne me laisse tomber au sol, m’agenouillant devant lui, mon front ne tardant pas à se déposer au sol tandis que je murmure. « Je ferais tout ce que vous voudrez, je voue en prie … Je ne veux pas partir. La danse c’est tout ce que je suis, je ne peux pas arrêter, pas si prêt du but. Par pitié … » lui demandais-je tandis qu’à nouveau des larmes s’étaient mises à glisser sur mes joues, puis sur le sol, ne me relevant pas le front toujours posé au sol et les mains entrelacées en guise de supplication.

Honnêtement je ne sais pas ce qu’il m’a pris lorsque mes doigts se sont refermés sur son bras mais j’étais si désespéré que j’avais besoin de le convaincre … Non, de le supplier. Très vite je me mets à pleurer, mon corps étant secoué de soubresauts tandis que je m’écroule au sol à genoux devant lui. Je le supplie alors encore et encore avant que finalement sa voix ne se fasse à nouveau entendre, et en toute sincérité sa réponse n’est pas celle que j’aurais aimé entendre. Non, ses mots sont secs, acérés, violents mais pourtant si véridiques. « Je … Je veux véritablement danser monsieur, c’est … C’est vraiment ce que je veux. » lui répondis-je alors les yeux toujours au sol, sachant que ces piètres mots ne pourront pas m’aider à remonter dans son estime. Je l’ai déçu et j’ai fait une énorme bêtise, pourtant je l’ai fait par passion, j’avais vraiment besoin de venir ici pour m’entraîner « Non … Je ne peux pas avancer avec ça … » lui dis-je en affirmant ses propos, tentant de retenir mes larmes en vain, mais soudainement une lueur d’espoir s’allume dans mon cœur et je lève mes yeux vers lui avant de subitement serrer les poings, un sanglot s’échappant de mes lèvres. « Je suis désolé monsieur, je suis désolé de vous avoir déçu. » lui répondis-je avant de me redresser essuyant mes larmes en me dirigeant vers mes affaires que je range calmement avant de m’arrêter, hochant simplement la tête à sa demande. « D’accord monsieur … » déclarais-je avant d’enfiler mon manteau et de me diriger vers la porte, je m’arrête alors quelques pas avant celle-ci pour me tourner vers lui et murmurer « Je vais faire de mon mieux … Je vous le jure. » lui promis-je avant de sortir de la pièce, la peur au ventre et la peine au cœur. Je n’avais qu’une seule envie … Rejoindre Ha Yeon, mais il n’était plus là. Il était à la pension, sûrement avec sa nouvelle meilleure amie qui sait.