Flower Boy (feat.Bo Bae)

 

Agenouillé dans un coin du magasin je m’occupe de nourrir mes petits protégés veillant à ne pas les noyer comme il m’est déjà arrivé de le faire. Non, cette fois-ci je dose mes gestes un fin sourire aux lèvres tandis que mes doigts viennent effleurer les pétales des derniers roses que nous avons reçus. Celles-ci sont vraiment magnifiques, mais pas autant que les orchidées dont je m’occupe avec un certain amour. En toute honnêteté, je ne sais pas pourquoi mais je trouve ces fleurs tellement belles, plus belles que n’importe laquelle des roses présentes non loin alors c’est tout naturellement que je mets un point d’honneur à les conserver dans leur plus bel état. Finalement, après m’être occupé des quelques plantes en pot je me dirige vers l’arrière-boutique où nous formons les bouquets décidant de ranger un peu le bordel que j’ai provoqué au fil de la journée. C’est donc dans un silence de mort que quelques heures passent durant lesquelles je range mon plan de travail, jetant les restes des différents bouquets, gardant tout de même un œil sur la boutique avant de finalement y retourner. Le reste de l’après-midi défile calmement avant que finalement le tintement bien distinctif de la sonnette ne m’extirpe de mes rêveries. Je redresse alors la tête, fronce les sourcils avant de finalement apercevoir le fameux client … Qui n’est en réalité que ma « patronne », quelle déception pensais-je en soufflant légèrement avant de revenir à mes moutons, non pas impatient de rentrer à la maison. Mais tandis que je m’amusais avec une boule de papier sur le comptoir, je remarque quelque chose bien loin de me plaire. Les sourcils froncés j’observe la jeune fille de haut en bas, dans un silence des plus profonds avant de subitement quitter le comptoir pour m’approcher d’elle et attraper violemment son bras. Mes doigts se referment alors autour de son poignet tandis que je l’attire d’un mouvement expert contre mon torse, bloquant rapidement son autre bras pour venir remonter la manche de son t-shirt jusqu’à apercevoir l’objet de ma colère. Le regard noir, je sens ma mâchoire se contracter tandis que je ferme les yeux quelques secondes, ne tardant pas à les rouvrir pour observer les dégâts. Quelques secondes s’écoulent alors avant que mon regard ne croise le sien et que je pointe sa blessure du doigt, ne la lâchant pas d’un poil. Ma demande était simple et même plutôt claire, je voulais savoir qui lui avait fait ça. Pas qu’elle soit importante pour moi au contraire, mais à mes yeux il était impardonnable que quelqu’un puisse lever la main sur une petite fleur telle que Bo Bae.

Comme chaque jour, Bo Bae fait le décompte dans sa tête, décompte des jours qu'il lui reste avant la fin du lycée. Pourtant, la journée avait bien commencé, un peu trop bien. Depuis une semaine, ses affaires ne disparaissaient pas, son repas n'était souillé de rien du tout. Pas besoin de réfléchir longtemps pour en comprendre la raison. Son voisin de classe. Tout le monde veut absolument se faire bien voir par lui, et ils ont constaté qu'il lui adressait la parole. Donc, elle doit être une fille cool, ou un truc dans le genre. Enfin, c'est jusqu'à ce qu'elle bouscule son cher voisin de classe en voulant refermer la fenêtre. Il n'a rien dit, Min Hwan s'est juste levé et il a disparu. C'est pas nouveau que l'héritier Hwang disparaisse comme ça en plein cours pour se rendre, y a que Bo Bae qui le sait, vu qu'ils se le partagent de temps en temps, ce lieu pour respirer, le toit. Sauf qu'ils ont certainement cru qu'elle lui avait fait mal, ou quoi que ce soit d'autre. Quelqu'un la poussé dans les escaliers, elle est tombée sous le rire des autres élèves. Son sac a dos à lâcher, le gros livre est tombé sur le bras, pas loin du poignet de sa main droite. Le reste de la journée, Bo Bae l'a passé à regarder le ciel de sa place, à compter les minutes qui la libéreront des cours.

Et puis, la sonnerie retentit. Elle se dépêche de sortir la première, en frôlant les murs, elle prend le chemin de son chez elle, du magasin de son grand-père. Dans le métro, pourtant, elle lit un cours. Dans la rue, elle salut les personnes qu'elle connait. Avant de pousser la porte, souriant au carillon et sa mélodie qu'elle apprécie. Son regard cherche après la personne qui s'occupe du magasin en l'absence de son grand père. Et quand elle remarque enfin Ace, elle soupire. Il est pas drôle, toujours à faire comme si elle n'existait pas. Et pourtant, elle est la seule à lui parler dans un anglais pratiquement parfait. Enfin bon... Bo Bae lui sourit, sans lui lever la main, chose qu'elle fait d'habitude. Mais là, la douleur au poignet l'insupporte.

Elle va dans l'arrière boutique pour poser son sac de cours et enfiler son tablier tout en attachant ses cheveux de sa main gauche, alors qu'elle est droitière. Elle revient dans la boutique, passe devant le comptoir pour apprêter un bouquet. Et c'est là que Ace s'approche d'elle. Sa main sur son poignet, la fait grimacer. Il la tire contre lui, trop près au gout de la demoiselle. Et là, il soulève la manche de son t-shirt. Un bleu énorme sur le bras. Elle le regarde aussi surprise que lui. Avant de, le taper de sa main libre. Lâche-moi ! Les mots sortent alors qu'elle veut pleurer. Tu peux rien faire. C'est pas comme si il était un de ses gosses de riche qui pensent qu'ils ont tout les droits. Lâche-moi, je te dis.

Heureusement pour elle, une cliente arrive. Bo Bae lance un regard noir à Ace pour qu'il la lâche. Bonsoir, madame Lee. Vous souhaitez un bouquet pour votre belle-mère ? La douleur est toujours présente dans la main de la demoiselle. Elle bouge son poignet, le faisant tourner derrière son dos, tout en discutant avec l'une des plus ancienne cliente du magasin qui l'a vue grandir. Elle parle comme si elle n'avait rien. Souriante, s'intéressant vraiment à la discussion. Et quand la cliente part, Bo Bae se dirige vers la pièce arrière pour attraper son livre de math. Autant profiter qu'il n'y a personne et que Ace est occupé à faire, elle ne sait quoi. Pour réviser le cours du jour. Sauf qu'elle relève la tête en sentant un regard sur sa nuque. Elle tourne et le regarde. Ce n'est rien Ace, je suis juste tombée dans les escaliers au... elle hésite la petite fleure, et lui sourit en mettant. à la maison. Tu sais que c'est glissant, tu l'as vu quand tu viens manger. Alors, ne te tracasse pas et retourne travailler. Elle lui fait un doux sourire avant de rajouter en coréen cette-ci. On ne te paye pas à rien faire. Elle sait qu'il a encore du mal avec le coréen, raison pour laquelle son grand père l'a engagé. Car Bo Bae a besoin de s'exercer à parler anglais le plus possible si elle veut aller étudier là bas.

Lorsque la mignonne petite Bo Bae s’était glissée dans le magasin je ne lui avais guère prêté attention durant les premières secondes, l’ignorant complètement comme à mon habitude, du moins jusqu’à ce que je remarque cette légère couleur bleutée sur le poignet de ma patronne. Pendant un instant je me suis demandé si je n’avais pas rêvé jusqu’à ce que mon regard se pose à nouveau sur sa personne et qu’en la voyant enfiler son tablier de sa main gauche je comprenne enfin. Rapidement je quitte le comptoir pour m’avancer vers elle, et venir violemment agripper son poignet pour l’attirer contre moi. Tout aussi rapidement je bloque son autre main avant de relever sa manche sans même lui demander son avis, je devais vérifier ça tout de suite. Et malheureusement, mes soupçons trouvent leur fondement dans l’énorme bleu qui peinture son bras et surtout par sa réaction. Surpris je sursaute lorsqu’elle frappe mon torse et je ne la lâche pas, resserrant mon emprise sur elle visiblement fou de rage. Bien sûr, je peux faire quelque chose bordel ! Tandis que je m’apprête à rétorquer la sonnette retentit et je suis finalement obligé de la lâcher à contre cœur.  Rapidement je m’éclipse loin de la jeune femme et de sa cliente pour rejoindre un coin plus calme où je laisse libre cours à ma rage, insultant ceux ayant osé la toucher.

C’est seulement après de longues minutes que nous nous retrouvons à nouveau seuls dans la boutique et je suis rapide à rejoindre la petite dans l’arrière-boutique, l’observant en silence tandis qu’elle ouvre un livre de maths je présume. Bo Bae ayant certainement ressenti mon regard sur elle finit par se tourner vers moi, ses iris croisant les miens tandis que je la fusille du regard, agacé qu’elle continu à me mentir ainsi. Je ne suis pas idiot, Bo Bae sort des cours et elle n’a pas pu se faire mal avec une simple chute dans les escaliers, c’est impossible. Je reste alors quelques secondes sans rien dire, l’analysant du regard avant de souffler d’agacement et me jeter sur elle, la coinçant contre la table avant d’abattre mon poing sur celle-ci. Durant un instant, je viens serrer violemment mes poings sur la table, tentant de calmer les convulsions s’étant épris de mon corps sous la colère, les yeux clos je soupire bruyamment avant de finalement me reculer pour attraper un crayon et une feuille volante, certainement un bon de commande… Rien de grave. Je la retourne et me penche sur la table pour jeter sur le papier, quelques phrases dans ma langue natale que je m’empresse de lui montrer. « Ne me mens pas. Dis-moi la vérité. Qui t’a fait ça !? »

La pièce arrière du magasin est un lieu où les employés crééent les montages de fleurs, et où se trouve le bureau de Bo Bae pour elle étudier. Après tout, elle a grandit dans ce lieu parfumé depuis sa plus tendre enfance, voyant son grand-père faire de jolie chose tout en étudiant ses cours. Et là, elle essaye de se concentrer sur un devoir à rendre la semaine prochaine en sentant le regard de Ace dans son dos. Pourtant, elle ne se retourne pas directement, essayant juste d'écrire avec la douleur. Mais le regard sur elle, l'oblige à tourner sa tête. Et là, elle ment. Y a que ça à faire, Ace n'a pas besoin de savoir qu'elle est chahutée par les autres enfants. Bientôt, le lycée sera terminé, elle travaillera durant un an pour se payer ses études et étudier pour les examens d'entrée à l'université américaine qu'elle souhaite intégrée. Et pourtant, il ne veut pas croire à la fable qu'elle lui raconte. La feuille qu'il met devant son nez, elle l'attrape de sa main valide. Durant une fraction de seconde, elle a envie de pleurer, de lui dire la vérité, que quelqu'un sache vraiment ce qu'elle ressent de ce lycée qui n'est pas fait pour elle.

Son regard se pose sur l'américain, ses yeux se ferment. Elle lui sourit en haussant les épaules. " Je t'ai dis que je suis tombée dans les escaliers ce matin. " Comme si son grand-père l'aurait laissé aller au lycée en étant blessée. Elle lui sourit en lui montrant son poignet blessé, en le bougeant, se retenant de grimacer. " Tu sais, c'est la première fois que tu écris autant depuis qu'on se connait. " Elle lui sourit Bo Bae, car elle ne veut pas le tracasser. " Tu ne dois pas t'inquiéter, je sais me défendre toute seule. " Mensonge bien entendu. Mais si elle le lui dit, son grand-père va être au courant et elle ne veut pas qu'il soit triste. "Si tu veux partir, tu peux. Je fermerai la boutique. " Car elle est ainsi la lycéenne. Elle pense aux autres avant de penser à elle. " Ace, merci d'être là. ".

Lui présentant la feuille j’attends patiemment qu’elle vienne la prendre entre ses doigts, et lorsque finalement elle le fait je me recule pour lui laisser un peu plus d’espace vital attendant patiemment qu’elle réponde à mes questions. Mais à nouveau elle nie les faits et je viens pincer l’arrête de mon nez entre mes doigts, soufflant d’agacement tandis que je ferme un instant les yeux pour les rouvrir et fusiller la belle du regard. J’ai toujours été patient mais là ma patience avait atteint ses limites et je ne tarde pas à attraper son poignet, relevant sa manche avant de la forcer à me tendre son bras pour examiner un peu plus son bleu. Pourquoi me mentait-elle avec autant de ferveur ? Alors que je pouvais l’aider ? Pendant que j’examine son bras mes doigts se glissent sur sa blessure, venant doucement caresser le bleu ayant pris place sur son poignet avant qu’un sourire timide ne se dessine sur mes lèvres. C’est vrai que je ne lui ai jamais vraiment parlé, j’avais d’autre chose à faire … Sauf aujourd’hui. Je retire alors finalement mes doigts de son poignet pour venir caresser doucement sa joue  avant de baisser les yeux, l’air attristé. Je n’aime pas que tu me mentes, ai-je envie de lui dire sans en avoir les capacités. Finalement, je reprends ma feuille et mon stylo recommençant  à écrire pour de suite, lui présenter mes mots « Ne me mens pas, laisse-moi t’aider je t’en prie Bo Bae. Laisse-moi être autre chose qu'un fleuriste muet pour toi, laisse-moi t'aider ... Fais moi confiance. »

Depuis quand Ace se soucie de ce qui l'entoure. Lui qui est toujours dans son monde, c'est ainsi que le perçoit Bo Bae. Renfrogner mais il fait ce qui doit être fait. Et là, en cet fin d'après-midi, il a des gestes et des mots qu'elle ne pensait pas le voir avoir un jour. Alors elle lui ment, ne voulant pas l'inquiéter. Puis, le lycée pour elle sera bientôt une histoire ancienne, et tant mieux.  Elle ment car c'est ainsi, personne en dehors de son grand-père ne s'est jamais souciés d'elle et elle ne veut pas inquiéter pour rien celui qui la receuillit à la mort de ses parents.

Elle sourit, en le suppliant du regard de faire comme si il n'avait rien vu. Et lui soupire d'agacement, avant  de reprendre son poignet dans sa main. Il lui relève la manche et elle essaye de récupérer sa main. Elle tire et lui la bloque. Il examine, il touche le bleu lui caressant la peau. Elle le fixe, fixe ce qu'il fait avant de relever la tête vers lui. C'est là qu'elle le voit sourire, un sourire timide. Il  lâche son bras, caressant sa joue. Bo Bae ne sait plus quoi penser, elle reste debout, son bras tombant le long de son corps, sans bouger. Restant planter à côté de son bureau. Ace baisse les yeux, ce qui inquiéte la lycéenne. Elle le voit reprendre un bout de feuille et un crayon. Il écrit avant de mettre ses mots devant son nez. Elle attrape la feuille et le lit. " Oh ! "

Que peut-elle vraiment répondre. Elle pose la feuille sur le bureau, se laisse tomber sur la chaise. " Tu es autre chose qu'un fleuriste, Ace. " Elle hésite, se mordille la lèvre. " Jure-moi que tu ne diras rien à grand-père et que tu ne feras rien. " Après tout, il risque pas de croiser l'un de ses tortionnaires. " On m'a poussé dans les escaliers au lycée. " Elle rigole en disant ça. C'est stupide. Elle hausse les épaules. " Mais c'est la première fois que ça arrive, ne t'inquiète pas. Puis, tu sais comme je suis forte, non ? " Alors pourquoi est-ce qu'une larme glisse sur sa joue quand elle lui dit ça ?

Lorsque mes doigts s’enroulent autour du poignet de la jeune Bo Bae celle-ci tente de me faire lâcher prise lorsque je redresse sa manche avec difficulté, celle-ci tirant sur son bras avant d’être bloqué par ma prise, l’empêchant de boucher une fois de plus. Rapidement je viens examiner avec attention le bleu pour la deuxième fois avant de glisser mes doigts sur sa peau blafarde. Suite à ça un petit sourire timide se dessine sur mes lèvres et je lâche son bras pour de suite glisser ma main contre sa joue. Surprise celle-ci m’observe avec attention, les bras ballants tandis que je caresse avec tendresse sa joue avant de baisser les yeux, ce geste trahissant ma peine à la voir si démunie. Contre toute attente je me recule de son corps, pour reprendre à nouveau mon piteux bout de feuille, y écrivant quelques phrases avant de la lui tendre, espérant que ces mots sauront la toucher.

Seulement je ne m’attendais pas à ce qu’elle allait me dire et sous ses mots j’écarquille les yeux, surpris mais à la fois heureux de l’entendre dire que je n’étais pas que le petit fleuriste. Lorsqu’elle me demande de lui promettre de garder le secret j’hésite quelques secondes avant d’hocher la tête, mes lèvres s’entrouvrant pour retranscrire sur celle-ci ces quelques mots « Je te le jure ». Inquiet je l’observe avec attention, avant de finalement m’agenouiller devant elle pour déposer ma main sur son genou, sentant mon cœur de glace se serrer sous sa révélation. Alors, ce n’était absolument pas un accident ? On l’avait volontairement poussé ? Un petit sourire vient alors prendre place sur mes lèvres tandis que j’hoche la tête sachant pertinemment que Bo Bae était forte, mais lorsque j’aperçois cette petite larme glisser sur sa joue je panique. Rapidement, je viens récolter cette petite perle contre mon doigt avant de caresser tendrement sa jambe, essayant de la rassurer. Bo Bae, ne pleure pas, je t’en prie ai-je envie de lui dire avant de finalement oser me redresser pour passer mes bras autour de son corps frêle. Cette petite était trop pure pour que quelqu’un la touche, et la voir pleurer ainsi me fait tant de mal, je n’aime pas ça, moi le solitaire … Je n’aime pas la voir souffrir, parce qu’elle est si précieuse, si douce…Si jeune. Et aussi, parce que dans un sens elle me fait penser à moi, durant mon adolescence, à mon histoire…

Parfois on pense connaître quelqu'un, à force de le voir, d'évoluer dans un lieu qu'on connait. Pour Bo Bae, Ace est le type froid et distant. Celui qui passe son temps à lui lancer des regards noirs quand ils sont que tout les deux dans la boutique. Mais elle l'aime bien. Il aime ce qu'il fait, il l'aide parfois quand elle bloque sur un texte en anglais. Sauf qu'ils ont jamais réellement parler, gardant une distance. Et en cet fin d'après-midi, elle découvre un autre Ace. Elle découvre quelqu'un qui se soucie d'elle, comme son grand-père et elle ne veut pas le décevoir. Assise sur la chaise, elle ne s'attend pas à ce qu'il s'accroupise devant elle, posant une main sur ses genoux pendant qu'elle parle. Elle voit l'étonnement dans son regard, et le sourire amusé quand elle lui dit qu'elle est forte. C'est lui qui lui fait comprendre qu'il y a une larme qui coule sur sa joue, avec le simple geste qu'il a. Il est le premier en dehors de son grand-père a se soucier d'elle, et ça lui fait étrange.

Alors, elle laisse libre court à son chagrin, à cet rancoeur qui la ronge depuis qu'elle est dans ce lycée. Elle se penche vers lui, pour entourer son cou de ses bras. Juste durant un instant, elle a besoin de sentir quelqu'un qui tient à elle. Après, elle redeviendra Bo Bae, cette lycéenne qui sourit, cette lycéenne qui cache son mal être derrière des faux semblants. Accrochés à lui, sa tête sur son épaule. Elle se me à parler. " Je n'ai jamais osé dire à grand-père que je me sens pas bien au lycée. Ils sont tous pourris. Elle lui explique tout. De la nourriture souiller par ses camarades de classe, aux mots écrits sur son bureau. Le fait qu'elle n'est personne avec qui rigoler, discuter. Elle se sent seule dans ce lycée. " Puis tout s'est arrêté à la reprise des cours. " Est-ce qu'il a fait quelque chose, dit quelque chose, autre qu'il ne voulait pas qu'elle change de place ? " Hwang Min Hwan est mon voisin de classe, cette année. C'es le mec le plus populaire, tu vois. " Elle relâche Ace, essuyant ses larmes. " Les autres ont arrêtés jusqu'à aujourd'hui. " Et là, elle détourne sa tête, revivant la scène encore et encore. " Je l'ai cogné sans faire attention car j'avais chaud et qu'il étai à côté de la fenêtre. Il dormait, j'allais pas le réveiller. " Elle sourit en revoyant le regard surpris de son voisin avant qu'il quitte la salle de cours sans un regard sur elle. " Et à la pause, on m'a poussé dans les escaliers. " Bo Bae, regarde Ace, souriante. Elle passe sa main valide dans ses cheveux. " Mais tout ça est bientôt terminé. Dans quelques mois, le lycée sera de l'histoire ancienne. Je vais réussir à le supporter. Je te le promets Ace. "

Lorsque que je sens la jeune Bo Bae sur le point de craquer je ne me fais pas attendre, pour venir tendrement l’enlacer. Hésitant et légèrement timide je viens caresser doucement son dos, sentant mon cœur se serrer à l’entente de ses sanglots bruyants. Je fais alors de mon mieux pour la rassurer, la serrant un peu plus contre moi tandis qu’elle prend enfin la parole et ce qu’elle me raconte me brise un peu plus le cœur. Bo Bae n’est pas heureuse au lycée, comme moi je l’étais à son âge et savoir que des idiots osent la toucher m’enrage de plus en plus à tel point que je ne désire qu’une chose … Les attraper et les humilier un par un pour avoir osé toucher à une gamine comme elle. Après cette déclaration Bo Bae se détache de moi et pendant un instant j’ai un mouvement d’hésitation, ne souhaitant pas la détacher de moi mais finalement je la laisse faire venant essuyer ses larmes du bout des doigts avant de l’écouter avec attention. En apprenant ce qu’il lui est arrivé je viens serrer instinctivement les poings la colère grimpant en moi tandis que je passe à mon tour ma main dans mes cheveux pour souffler de rage et rapidement je pars à la recherche d’un énième bout de feuille pour y écrire à nouveau et lui faire glisser la feuille : « T’as pas à subir ça, laisse-moi t’aider. J’ai vécu ça plus jeune et je sais que ce n’est pas en gardant tout ça pour nous que ça ira mieux. Tu n’as pas à subir et souffrir jusqu’à la fin de l’année pour eux. Il me suffit d’un signal et je viendrais arrêter tout ça, je t’en fais la promesse. »

C'est la première fois que quelqu'un autre que mon grand-père me serre contre lui. Ca me fait du bien, ça me donne l'impression que quelqu'un se soucis de moi, que je compte un peu pour quelqu'un autre que cet homme qui a abandonné ses rêves pour s'occuper de sa petite fille. Et les mots sortent sans que je me rende compte, je lui dis tout, tout ce qui s'est passé depuis que je suis au lycée. Jusqu'au début de l'année, passant juste le fait que Min Hwan m'a volé un baiser et à menacer que je tomberai sous son charme. Je ne dis pas non plus qu'il est pas comme les autres. Là, j'ai de la rancoeur envers lui, car c'est de sa faute si j'ai été poussée dans les escaliers.

Détachée de Ace, je lui souris, un sourire qui montre que je vais bien. Il soupire en se passant une main dans ses cheveux. Avant de reprendre une feuille qu'il me donne après avoir écrit. Je lis, lève le visage vers lui, en arquant un sourcil. " Toi, tu as connu ça ?" Etrangement, j'aurai plus vu l'ouvrier de mon grand-père dans ceux qui mènent la vie dur aux autres. Il est si froid et distant. " Tu ne feras rien Ace. Tu ne sais pas à quel point leurs parents sont puissants. " Je baisse les yeux sur mes genoux murmurant " Ils pourraient faire fermer la boutique et ça, " je relève la tête, je lui souris tout en attrapant son tablier entre mes doigts. " il en est pas question ! Tu n'aurais plus d'endroit où laisser faire ton imagination. " Je dis ça en regardant l'un de ses montages derrières lui.

Alors je me lève, le lâchant pour mieux regarder, inspecter son travail. " Qui aurait pu dire que tu te débrouillerais si bien le jour où tu es venu pour le poste ? " J'attrape une paquerette en trop, que j'enlève. " Je te vois encore entrain de soupirer aux questions que grand-père te posait. " J'étais derrière, j'espionnais le jour de son entretien. " Toi qui n'y connaissais rien. Tu devrais suivre des cours pour te spécialiser Ace. " Je me retourne vers lui, et lui sourit. Alors que mes yeux sont toujours mouillés par ma tristesse. Sauf que j'ai besoin de me changer les idées. " Tu as faim ? "

Lorsque Bo Bae s’étonne en apprenant que moi aussi j’avais vécu ce genre d’événement durant mon adolescent je ne peux m’empêcher de sourire. Je viens alors mordre nerveusement ma lèvre inférieure tandis que j’hoche honteusement la tête, en toute sincérité devenir muet du jour au lendemain n’a absolument aucune qualité quelle qu’elle soit au contraire ; aux yeux de la société j’étais un gars bizarre, j’étais différent … J’hésite alors encore un instant avant de venir tapoter ma gorge du bout des doigts, tentant cette fois-ci de communiquer avec elle autrement que par l’écrit. Jusqu’à là ça devait aller, elle devrait comprendre que mon handicap avait été source de moquerie, du moins je l’espère ou alors elle était vraiment idiote. Finalement lorsqu’elle baisse les yeux après m’avoir mis en garde contre les parents de ces vauriens, je ne fais qu’hausser vaguement les épaules un sourire un peu trop sûr sur mes lèvres. Que pouvaient-ils me faire ? Ruiner ma vie ? Elle est déjà fini avant même d’avoir commencé, alors à quoi bon rester sage lorsque je peux l’aider elle. Soudain je sens ses doigts s’enrouler autour de mon tablier et ce geste m’étonne, peut-être même plus que ses mots tandis que je me tourne vers le montage qu’elle observe intensément … Ce n’est rien d’extraordinaire, loin de là ai-je envie de lui dire mais elle me devance de peu s’avancer vers le bouquet pour inspecter mon travail et subitement je me mets à rougir doucement sous son compliment lui offrant un tendre sourire de remerciement avant de venir masser nerveusement ma nuque, très gêné par ses mots. J’hésite encore un instant, et après de longues minutes je me décide enfin à la rejoindre, glissant mes mots entre ses doigts. « Tu m’espionnais ? Tu sais que c’est vilain pour une jeune fille comme toi d’écouter aux portes ? » avais-je écris en premier, tandis que quelques lignes plus loin j’avais répondu à sa proposition « J’aime ce boulot oui, mais pas au point d’en faire ma vie Bo Bae. Ces montages ne sont rien d’autre que des bouquets créent par ennuis, ils ne sont pas spéciaux, loin de là … » pouvait-elle lire avant que mon regard ne se pose dans ses yeux toujours mouillés par la tristesse, un faible sourire se dessine alors sur mes lèvres tandis que j’hoche la tête avant de retourner la feuille et y écrire. « Sortons manger dehors, je t’offre un repas. Tout ce que tu veux. »

Quand Ace me montre sa gorge, j'écarquille les yeux avant de me traiter d'idiote dans la tête. Bien entendu qu'il a dû subir des brimades aussi car il n'est pas comme les autres. Je suis idiote quand je m'y mets, vraiment. Et c'est là que je comprends qu'on est les mêmes d'une certaine façon. Lui, à cause de son handicape qui n'en est pas un, vu que quand il souhaite se faire comprendre, il y arrive très bien. En mettant un papier entre les mains de son interlocuteur d'une manière non sympathique. Et moi, je suis différente des autres enfants car je ne viens pas du même milieu qu'eux. J'essuie mes larmes avant de m'intéresser à son montage. Il faut que je pense à autre chose, c'est ce que je fais le plus souvent quand je ne vais pas bien. J'enlève une fleur, coupe des feuilles. Tout en lui avouant que j'ai espionné son entretien. Le bout de papier qu'il glisse entre mes doigts me fait rigoler. " Je devais savoir qui allait être celui que j'allais devoir supporter. " Je reporte mes yeux sur les lignes plus bas et soupir. " Du moment que tu t'amuses en les créant, Ace. Mais tu as un potentiel que tu devrais pas gâcher. " C'est ce que mon grand-père me dit à chaque fois que je termine un montage. Mais mon rêve est d'étudier la flore et la faune marine, même si je sais que je vais plutôt travailler dans le magasin jusqu'à la fin de ma vie. Je me retourne vers lui, mon regard triste se posant dans le sien pour lui demander si il a faim. Sa réponse me fait rire. " Omo! Je veux manger un barbecue alors, si c'est toi qui offre. " Je dis ça, mais vu le prix, on va éviter.

Ma main attrape la manche de son pull, et je le tire vers la sortie. Avant de franchir la porte, je tourne le panneau qui annonce que le magasin est fermé. Et nous voilà dehors. Ca fait étrange de sortir du magasin, ça fait étrange d'être dehors avec quelqu'un. Lui, habillé normalement et moi, dans mon uniforme de lycéenne. " Des patates douces, tu en as déjà mangé ? " je lui demande ça en lui souriant, alors que ma main n'a pas quitté sa manche. " Y a une Ahjumma qui tient un stand un peu plus loin. " Je lui montre du doigt le lieu en question. " Et la bière coréenne, tu as déjà goûté ? " Si il dit que non, je vais lui faire goûter et lui en piquer un peu.

En silence nous restons l’un et l’autre dans l’arrière boutique, moi en observant Bo Bae enlever une pâquerette de mon montage et couper des feuilles, quant à Bo Bae celle-ci se laisse aller à de nouvelles révélations et je ne peux m’empêcher de vouloir la gronder et très vite un papier se glisse entre ses doigts tandis qu’un immense sourire le premier vrai sourire d’amusement se dessine sur mes lèvres sous ses mots. C’est qu’elle a toujours réponse à tout cette petite, c’est peut-être pour ça qu’aujourd’hui je la trouve vraiment adorable. En vérité même si je m’étais toujours montré froid avec elle je l’ai toujours plus ou moins apprécié et savoir qu’elle s’est livrée à moi me rend plus proche d’elle encore et surtout plus heureux. Je viens alors mordre ma lèvre lorsqu’elle me fait savoir que je ne devrais pas gâcher mon talent ainsi, mes pensées s’envolant un instant vers la glace que j’affectionne tant … Mon talent n’avait jamais résidé dans de quelconque montages loin de là, je n’étais bon qu’à patiner mais ça elle ne le savait pas et elle ne devrait jamais le savoir. Alors en guise de réponse je ne fais qu’hocher légèrement la tête, lui promettant silencieusement que je comptais y réfléchir avant qu’un ne me demande si je désire manger. Mon estomac ne se fait pas prier et j’hoche la tête, lui écrivant sur mon papier que je comptais payer et bien sûr sa réponse me fait sourire. Si elle veut tant manger un barbecue alors nous mangerons barbecue. Elle attrape alors la manche de mon pull pour me tirer vers la sortie, ne me laissant même pas attraper mon carnet sur le comptoir. Je panique alors à l’idée de devoir m’en séparer et mon trouble se fait clairement ressentir lorsqu’elle me questionne, légèrement perdu je secoue alors la tête venant mordre ma lèvre tandis que je viens retirer doucement sa main de ma manche pour plutôt venir entrelacer nos doigts. Ne vous méprenez pas je n’ai absolument aucune idée derrière la tête, mais n’est-ce pas plus confortable pour elle que de tenir ma manche ? Suite à ça mon regard se pose un peu plus loin sur le fameux stand de ce qu’elle nomme Ahjumma et un fin sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’elle se met à parler de bière, honnêtement j’ai sans aucun doute gouté tous les alcools du supermarché prés de chez moi mais jamais ce qu’elle me propose. Je secoue alors à nouveau la tête avant de me mettre à réfléchir. Quelques secondes plus tard je viens alors mimer le fait de boire avant de lever mon pouce, la questionnant du mieux que possible sur la qualité de celle-ci.

Les larmes ont laissé place à la tristesse mais aussi à un sentiment de paix. Quelqu'un sait ce que je traverse au lycée et puis, peut être qu'à partir d'aujourd'hui Ace serait moins froid. C'est ce que j'espère en lisant le mot qu'il glisse dans mes mains. Pas besoin de répondre vu que mon ventre lui donne la réponse. Et le pire c'est qu'il dit qu'il offre le repas. Alors ni un ni deux, juste un coup d'oeil sur l'horloge qui m'indique qu'il reste plus qu'une demi heure avant la fermeture du magasin. Les clients comprendront si la porte est close. Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit, que ma main agrippte la manche de son pull pour le tirer dehors. C'est seulement dans la rue où je commence à l'asticoter un peu en lui demandant si il a déjà goûter une bière coréenne que je comprends qu'on a pas pensé à prendre son carnet. Il me faut un certain temps pour comprendre ce qu'il mime. " Yeah! Tu vas voir c'est très bon. " Je dis ça en le tirant vers le stand de nourriture, serrant sa main dans la mienne. Quoi que je ralentis pour le regarder. " Dis pas à grand-père que j'en ai déjà bu, sinon il va me punir. " là, c'est une voix d'enfant prit en faute qui lui parle. Quoi que mon regard est rieur quand je rajoute. " Mais tu me laisseras y gouter hein ? " Nous nous installons à une table. Et je lui montre du doigt le barbecue où sont cuites les pommes de terre douces. " Tu vas voir c'est trop bon. Mais on peut commander autre chose aussi. " J'aime bien manger des pommes de terre douce et ça coute pas trop cher. J'ai pas envie que Ace dépense une fortune pour juste me remonter le morale. " Dis, si on jouait à un jeu. " Vu qu'il n'a rien pour écrire, je vois pas pourquoi je devrai être la seule à essayer de comprendre de quoi il parle. " Moi aussi, je vais mimer à partir de maintenant. D'accord ? Comme ça, on sera à égaliter. " Et je rigole en disant ça. Un vrai rire pas un qui cache un sanglot, un qui vient du font du coeur.

Bien sûr n’ayant pas mon carnet pour communiquer il faut un certain temps à la petite Bo Bae pour comprendre mes mîmes, en tout sincérité j’ai toujours trouvé ça humiliant de devoir mimer pour me faire comprendre, mais cette fois-ci c’est à moi de m’adapter et plus aux autres d’apprendre la langues des signes pour moi. Alors je lui demande si cette fameuse bière est bonne, et rapidement après m’avoir compris la fleuriste me confirme que oui, m’arrachant un sourire tandis que je viens serrer un peu plus sa main dans la mienne pour la suivre jusqu’au stand de nourriture. Lorsque celle-ci ralentit, je fronce les sourcils, roulant des yeux sous sa voix d’enfant avant d’hausser les épaules, lui faisant comprendre que je n’étais pas certains d’accéder à sa demande. Après tout elle était bien trop jeune pour boire, pas vrai ? Ou alors c’est moi qui étais un peu trop rabat-joie. Très rapidement nous nous installons à une table et je lâche sa main, me retournant un instant pour observer le barbecue, c’est vrai que tout ça m’avait l’air très bon. Je me tourne alors à nouveau vers elle, souriant pour lui signifier que j’étais ravi de goûter ces fameuses pommes de terre douces. Je mordille alors ma lèvre, la pointant du doigt avant de sortir mon porte feuille, essayant de lui faire comprendre qu’elle pouvait commander ce qu’elle voulait. Finalement je range celui-ci fronçant les sourcils lorsqu’elle me propose de jouer à un jeu et un petit sourire se dessine sur mes lèvres, tandis que j’hoche la tête souriant de plus belle en l’entendant rire. Je préfère nettement la voir comme ça.

C'est la première fois que je viens ici avec quelqu'un autre que grand-père, et je suis heureuse que ce soit Ace. Même si je comprends pas trop ce qu'il veut dire en sortant son portefeuille tout en pointant le stand du doigt. " Tout ce que je veux ? " J'ai peur d'avoir compris, et avant qu'il fasse un signe pour répondre, c'est moi qui en fait un. Mes mains devant moi, je les secoues en répétant. " Non non non. Tu sais je mange pas beaucoup. " C'est là que je constate que je l'ai tiré trop vite du magasin, que son carnet est resté sur le comptoir. C'est là que je lui propose de jouer à un jeu. Moi aussi, je vais mimer. Il sourit en hochant la tête de plus belle, ce qui me fait rire. Alors j'essaye de trouver les gestes pour qu'il puisse me comprendre. Je pointe du doigt l'écriteau avec les différentes bières avant de me lever pour aller chercher un petit menu. En revenant, je parcours la liste du regard pour le déposer devant lui, mon doigt sous le mot Soju. Debout à ses côtés, je lui fait un grand sourire totalement innocent. Bon, c'est pas vraiment de la bière mais je crois pas qu'il connait.

Lorsque Bo Bae examine attentivement mes gestes, je ne peux m’empêcher de me dire qu’elle ne me comprendra jamais. Mais à ma plus grande surprise, elle prend la parole m’arrachant un petit sourire tandis que j’hoche la tête pour confirmer sa suggestion. Malheureusement celle-ci est rapide à venir secouer ses mains juste devant moi et je lève les yeux au ciel venant agripper son poignet pour l’arrêter, je fronce alors les sourcils la menaçant gentiment du regard tandis que j’hoche la tête essayant de l’inciter à prendre tout ce qu’elle désire. Finalement après quelques minutes elle me pointe du doigts l’écriteau et je fronce à nouveau les sourcils, attendant qu’elle revienne pour observer le menu prenant quelques secondes avant de réussir à lire le mot soju. C’était donc la fameuse bière. Je me tourne alors vers elle, remplaçant son doigt par le mien en hochant la tête lui signifiant que je voulais goûter.